Mon éthique et mes valeurs

Mon éthique et mes valeurs sont le fruit d’un cheminement profond, tissé à travers mon parcours de vie, mes expériences, mes lectures, mes engagements et mes rencontres. Elles ne sont pas figées : elles se nourrissent de chaque échange, de chaque débat animé lors d’une soirée, de chaque désaccord qui m’a poussée à revoir mes certitudes, de chaque combat observé ou mené, et de toutes ces paroles militantes, artistiques, philosophiques, qui ont résonné en moi.

Elles prennent racine autant dans mes études et mes formations que dans les discussions informelles, dans les récits de patient·es, dans les témoignages de celles·eux qui ont vu leur souffrance invisibilisée, dans la confrontation aux injustices, à l’effroi, à la violence systémique. Elles se sont affinées au contact du terrain, là où le bien-être ne peut être pensé comme un luxe personnel, mais comme une nécessité collective.

C’est en lisant Politiser le bien-être de Camille Teste que j’ai pu terminer de mettre en mots cette réflexion et vision que je met en œuvre dans ma pratique. Ce livre m’a permis d’oser formuler ce que je ressentais depuis longtemps : que le soin, la santé, le bien-être ne peuvent être déconnectés des réalités sociales, des rapports de pouvoir, des oppressions systémiques. Il m’a offert un tremplin pour structurer cette éthique qui guide aujourd’hui ma pratique.

À travers ce travail de rédaction, je ne cherche pas à imposer une vérité, mais à rendre visible un positionnement clair et réfléchi, qui fonde chacune de mes interventions. Ce cadre est une boussole, un engagement envers les personnes que je désire accompagner justement, et une invitation à penser ensemble une autre façon de prendre soin, plus juste, plus inclusive, plus respectueuse des singularités et des rythmes de chacun·e.

“Prendre soin de soi-même ne relève pas de l’indulgence,
mais de la préservation. C’est un acte politique”
Audre Lorde Poétesse et activiste.

I. Une éthique du soin fondée sur une vision systémique de la santé et du bien-être

1. Santé et bien-être : une dynamique individuelle ET collective

Une vision sociétale biaisée, centrée sur notre pleine et unique responsabilité dans nos souffrances individuelles

⁛ Dans de nombreuses approches du bien-être contemporain, la responsabilité de la santé est entièrement renvoyée à l’individu : « Si tu es malade, c’est que tu ne prends pas assez soin de toi, que tu ne médites pas assez, que tu ne fais pas les bons choix alimentaires ».
→ Cette injonction culpabilisante invisibilise les facteurs sociaux, économiques et politiques qui influencent profondément la santé et le bien-être : l’accès aux soins, la précarité, les violences systémiques, l’urbanisme, le patriarcat, le capitalisme…
Or, le bien-être ne doit pas être un privilège réservé à ceux qui en ont les moyens (thérapies alternatives coûteuses, produits bio, soins de santé mentale inaccessibles…).
Prendre soin de soi ne devrait pas être une charge mentale et financière supplémentaire mais un droit collectif.

Les souffrances que nous rencontrons dépassent souvent le cadre d’une simple responsabilité personnelle. En identifiant les véritables causes structurelles de ces souffrances, nous permettons aux individus de passer d’un état d’impuissance à un état de puissance, où ils peuvent mieux comprendre et agir sur leur propre situation.
↪ Cette approche trouve un écho dans le concept de cognition incarnée, qui explique que nous ne pouvons pas dissocier la santé et le bien-être de l’environnement (physique, culturel, social etc.) dans lequel nous évoluons. Nos pensées, émotions et sensations ne sont pas uniquement le reflet de notre volonté individuelle, mais aussi l’interaction constante entre notre corps, notre esprit et notre contexte de vie. Il s’agit donc de recontextualiser les souffrances afin des les prendre en considération de manière juste.

Racines sociales et politiques du mal-être : les oppressions systémique

De nombreux problèmes de bien-être ou de santé sont directement liés à des oppressions structurelles : patriarcat, validisme, racisme, capitalisme, précarité…
↪ Une approche politique du bien-être et de la santé consiste à rendre visibles ces réalités dans les pratiques d’accompagnement et à refuser de les réduire à des responsabilités individuelles.
Le stress, la fatigue chronique, la détresse psychologique ne sont pas uniquement des « manques de résilience », mais les symptômes d’un système qui fragilise, isole et culpabilise les individus.
La charge mentale du « care » : Prendre soin – de soi, des autres, du foyer – est un travail invisible, souvent attribué aux femmes, peu reconnu et sous-valorisé.
Le bien-être ne peut être une quête isolée : Il doit s’intégrer dans une dynamique collective qui interroge les conditions de vie et cherche à transformer la société.
La santé et le bien-être ne sont pas de simples choix individuels : Ils sont influencés par l’accès aux soins, la qualité du logement, la précarité, les discriminations…

Contre la biomorale : il faut accepter toutes les émotions pour refuser l’injonction au bonheur
Dans une société où le bonheur est présenté comme une norme et un devoir, des émotions et sentiments, comme l’insatisfaction, la tristesse, le doute ou le pessimisme sont perçues comme des échecs personnels. Pourtant, il est essentiel de rappeler que :
Nous ne sommes pas obligés d’être heureux en permanence.
Être en bonne santé n’est pas toujours un choix.
Certaines conditions de vie, certaines maladies, certains contextes ne peuvent pas être résolus par une simple modification d’état d’esprit. Le bien-être ne peut être pensé uniquement sous un prisme individuel et volontariste.
↪ Le bonheur n’est pas un dû ni un objectif universel, et vouloir imposer une norme de bien-être à tous relève d’une logique oppressante et culpabilisante.

La logique de performance a conduit à la marchandisation du bien-être

⁛ Dans cette course à l’amélioration de soi, le bien-être devient une nouvelle norme de productivité. Or, cette approche est contre-productive et oppressante. Il convient de :
Refuser les discours du type : « travaille sur toi en permanence », « repousse tes limites », « sors de ta zone de confort », « se battre contre la maladie ».
Démystifier le mythe du bien-être parfait : Ce n’est pas un état figé à atteindre, ni une récompense pour ceux qui font « les bons choix ».
Valoriser des pratiques qui respectent le rythme et les besoins réels des personnes : éviter les injonctions à des routines rigides et inadaptées à toutes les réalités.
↪ Le bien-être ne doit pas être une quête de performance, mais un espace de soin, de pause et de réajustement constant.
→ Aujourd’hui, c’est pourtant devenu une industrie, un marché où chaque souffrance trouve son produit miracle.

Cette marchandisation entraîne plusieurs effets pervers :
L’injonction à l’optimisation de soi : Il ne suffit plus d’aller bien, il faut être la meilleure version de soi-même.
L’accumulation de pratiques et d’outils censés garantir le bonheur : méditation, alimentation « parfaite », morning routine… Comme si le bien-être était un programme à suivre et non un état fluctuant.
Un phénomène qui renforce l’individualisme : On culpabilise ceux qui ne parviennent pas à atteindre cet idéal, sans prendre en compte les conditions structurelles qui influencent leur état.
→ Ce phénomène est analysé dans des critiques comme Happycratie de Eva Illouz, ou Le yoga, nouvel esprit du capitalisme de Zineb Fahsi qui décrit la capitalisation du bien-être : nous sommes poussés à investir constamment dans notre développement personnel, comme si nous étions des produits à perfectionner.

2. Vers une éthique du soin non productiviste, collective et engagée

Repenser la place de la personne en soin : écoute, reconnaissance et humanité

⁛ Face à ces dérives, il est nécessaire d’adopter une posture éthique du soin qui ne reproduit pas les logiques de performance et d’efficacité.
Pratiques ancrées dans une éthique du « care » : Prendre soin doit être un droit, pas une charge supplémentaire ni une attente de rentabilité.
Accompagner sans imposer : Offrir des espaces d’expérimentation, sans injonctions ni recettes toutes faites.
Sortir de la logique de culpabilisation et de responsabilité individuelle : Reconnaître que le bien-être dépend aussi des conditions sociales et économiques.
→ Le bien-être ne peut être qu’un choix individuel, car il est profondément ancré dans des réalités sociales. Sortir du développement personnel comme outil de responsabilisation individuelle, c’est ouvrir un champ plus large de solidarité, de justice sociale et d’acceptation de nos rythmes propres.
↪ Dans une approche véritablement centrée sur la santé et le bien-être, le patient ne doit pas être réduit à un simple objet de soins, ni à une personne devant se conformer à des standards extérieurs. Il est avant tout un sujet, une personne avec une histoire, des émotions et des besoins spécifiques.

◈ Ce que cela implique dans l’accompagnement :
Respecter l’individualité de chaque patient : pas de protocole rigide, mais une adaptation aux besoins réels.
Sortir d’une vision culpabilisante de la santé : La maladie ou le mal-être ne sont pas des échecs personnels.
Intégrer l’humain dans le soin : Un suivi qui considère les émotions, le vécu et la parole du patient.
→ Repenser la maladie et le bien-être, c’est refuser une vision figée du patient passif, et reconnaître qu’il existe des chemins multiples, qui n’impliquent pas toujours une guérison complète ni un bien-être permanent.
↪ Rappel : Le patient a besoin d’être écouté, compris, reconnu et aidé, sans être infantilisé ni culpabilisé. La santé ne se résume pas à une série de recommandations ou à une volonté personnelle de « bien faire », mais à un équilibre complexe influencé par de multiples facteurs.
→ Lutter contre la médicalisation excessive, l’injonction au bien-être et la culpabilisation des patients, c’est aussi remettre en question un système qui isole les individus au lieu de les soutenir.

Créer des espaces de coopération et de solidarité

⁛ Dans une société marquée par la compétition et la recherche de performance, il est essentiel de valoriser la collaboration et l’équité plutôt que l’individualisme et la hiérarchie.
L’équité et la collaboration sont des principes fondamentaux :
L’équité signifie donner à chacun selon ses besoins et non selon une logique uniforme. Il ne s’agit pas d’appliquer une solution unique pour tous, mais d’adapter les ressources et les accompagnements en fonction des réalités individuelles.
La collaboration est encouragée à tous les niveaux : dans les échanges entre pairs, la transmission des savoirs et la co-construction d’espaces bienveillants et inclusifs.
Le collectif est une force, mais il ne doit jamais se faire au détriment de l’épanouissement personnel. Il s’agit d’un équilibre entre appartenance et autonomie, soutien mutuel et respect des singularités.

À noter : Contrairement à une idée reçue, Darwin ne parlait pas de la loi du plus fort, mais du plus apte. Et l’aptitude s’acquiert non pas par l’égocentrisme, le pouvoir et la force, mais par le partage et la coopération.
Pour cela , il me parait essentiel de favoriser des espaces de soutien et d’interdépendance :
Créer un espace de co-construction : apprendre ensemble et faire émerger des solutions collectives.
Reconnaître que nous avons besoin les un·es des autres : Le bien-être n’est pas un chemin individuel isolé, mais un processus soutenu par des dynamiques collectives.
Nous pouvons faire émerger un sentiment de puissance par le collectif et la communauté !

Bien-être et transformation sociale : un engagement collectif et politique

⁛ Le bien-être durable ne peut se réduire à des pratiques individuelles. Une série d’exercices, un programme ou un livre ne suffisent pas à transformer une vie si le contexte social, médical et environnemental ne suit pas.
↪ Il est essentiel de rappeler que l’émancipation individuelle ne peut être dissociée d’une transformation plus large de la société.
→ Cela implique :
Remettre en question les structures existantes qui conditionnent nos quotidiens.
Soutenir une approche collective du bien-être, au-delà des approches individualistes.
Favoriser des espaces d’entraide, de soutien et d’action qui permettent un changement à l’échelle collective.

↪ Le bien-être ne doit pas non plus être une simple adaptation aux conditions actuelles, mais une démarche de transformation du monde. Il est indissociable des luttes sociales et doit s’inscrire dans une logique de justice et d’émancipation.
→ S’engager au-delà du soin individuel :
Reconnaître que le bien-être durable passe aussi par des luttes collectives : accès aux soins, protection sociale, justice climatique, féminisme, anticapitalisme…
Sortir d’une vision où l’individu doit simplement s’adapter aux conditions actuelles et encourager au contraire des actions pour transformer la société.

II. Se faire douceur : une éthique du soin et du rapport à soi

1. Se faire douceur : une alternative à la culture de la performance

La violence envers soi : une norme intériorisée

⁛ Dans une société qui glorifie la performance, la discipline et l’effort constant, il est souvent suggéré que l’évolution personnelle ne peut se faire qu’au prix d’une lutte acharnée contre soi-même.

→ On nous invite à « sortir de notre zone de confort », à « nous faire violence », à « dépasser nos limites » pour atteindre un idéal de résilience et de réussite. Ces discours, bien qu’intentionnellement motivants, alimentent des dynamiques d’auto exigence excessives et de culpabilisation, où l’on se sent constamment en dette vis-à-vis de soi-même.

↪ Dans le développement personnel, la santé, le bien-être ou encore le travail, la culture du « no pain, no gain » est omniprésente :
La douleur est vue comme une preuve de progression : si l’on souffre, c’est qu’on avance.

Le dépassement de soi est glorifié au détriment du respect de ses propres besoins.
Le repos et la lenteur sont assimilés à de la paresse ou à un manque de volonté.
L’activité physique est associée à la finalité de se façonner un corps adéquat au regard de la société patriarcale, et non pour le plaisir de ressentir et d’habiter son corps.

↪ Ces injonctions ne sont pas seulement individuelles, elles sont le produit d’une société qui valorise la productivité et l’optimisation constante. Il ne suffit pas de « bien faire », il faut toujours faire plus.

◈ Or, cette approche entraîne culpabilisation, fatigue mentale et charge émotionnelle accrue. Elle nous éloigne de nos besoins réels et nous pousse à voir la bienveillance envers nous-mêmes comme un luxe, voire une faiblesse.

Faire douceur : une philosophie du soin et du respect de soi alternative à la violence

⁛ Mais que se passerait-il si nous changions de paradigme ? Et si, au lieu de nous contraindre et nous imposer un rythme forcé, nous apprenions à nous faire douceur ?

↪ Ainsi Plutôt que d’imposer une rupture brutale avec ses limites, je propose un accompagnement qui invite à élargir en douceur son espace intérieur. Il ne s’agit pas de se forcer ou de s’épuiser à correspondre à une image idéalisée de soi, mais d’explorer, à son rythme, de nouvelles possibilités adaptées à son état du moment.

Le progrès ne passe pas par la contrainte mais par la compréhension, la patience et le respect de son propre processus.

→ Faire douceur, ce n’est pas renoncer à évoluer, mais changer de rapport à la transformation. Plutôt que de forcer, il s’agit d’écouter. Plutôt que de s’imposer des objectifs rigides, il s’agit d’adapter nos pratiques à ce que nous sommes dans l’instant présent.

Reconnaître ses limites comme des repères, non comme des barrières.
Accepter le besoin de repos et de lenteur comme une nécessité, non une faiblesse.
Apprendre à progresser sans s’épuiser, en respectant son propre rythme.

↪ Un arbre ne se force pas à pousser plus vite : il s’enracine, il grandit, il se développe à son propre tempo, en fonction des saisons. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour nous ?

2. Sortir des métaphores et rhétoriques d’injonction

Remettre en question la notion de “zone de confort”

⁛ L’injonction à « sortir de sa zone de confort » est souvent perçue comme un impératif pour avancer. Or, ce discours sous-entend que le confort est un problème, qu’il faut absolument s’en extraire pour évoluer.

↪ Plutôt que de « sortir » brutalement de sa zone de confort, faire douceur consiste à l’élargir progressivement.

Cela signifie :

✓ Explorer de nouvelles possibilités sans brutalité, mais avec curiosité.
✓ Transformer l’inconnu en espace d’expérimentation plutôt qu’en épreuve.
✓ Accompagner le changement sans le subir ni le précipiter.

Une approche douce ne signifie pas une absence de transformation, mais une transformation qui respecte le processus naturel et individuel de chacun.

Sortir de la métaphore guerrière de la santé

⁛ La rhétorique guerrière est omniprésente dans le domaine de la santé et du développement personnel :
« Se battre contre la maladie »
« Avoir les armes pour affronter l’épreuve »
« Être une endowarrior »

Mais nous ne sommes pas en guerre. Nous vivons simplement les réalités de l’existence, avec ses défis, ses douleurs et ses incertitudes. Nous traversons des expériences et nous faisons de notre mieux. Cette vision combative renforce un sentiment de culpabilité : si l’on souffre, si l’on n’arrive pas à guérir, si l’on ne parvient pas à atteindre un objectif, c’est que nous n’avons pas assez combattu.

→ À l’inverse, faire douceur, c’est reconnaître que la vie est un mouvement et non une lutte.
Cela signifie :
Accepter que la maladie ou la douleur ne sont pas des adversaires à détruire, mais des réalités avec lesquelles composer.
Refuser l’idée que la guérison ou le bien-être reposent uniquement sur la volonté individuelle.
Sortir d’une vision héroïque et solitaire de l’épreuve pour y intégrer plus de soutien et de solidarité.

↪ Par ailleurs, personne n’a à porter seul le poids de son combat. La responsabilité du mieux-être ne repose pas uniquement sur les épaules des personnes concernées, mais aussi sur la société, la médecine et les institutions. La qualité de vie ne devrait pas être une lutte individuelle, mais une responsabilité collective : celle des scientifiques qui avancent dans la recherche, des soignant·es et accompagnant·es qui s’engagent, et des structures qui façonnent un environnement plus inclusif et adapté aux réalités de chacun·e.

◈ Plutôt que de glorifier la force individuelle comme unique levier de résilience, je défends une approche basée sur la solidarité, la co-responsabilité et le droit à la vulnérabilité.

On ne devrait pas avoir à être un·e guerrier·e pour être pris en compte, respecté·e et soutenu·e. On a le droit d’être fatigué·e, de douter, d’avoir peur, de prendre son temps. Et surtout, on a le droit d’être accompagné·e.

3. Valoriser la vulnérabilité et le lien

Reconnaître la vulnérabilité

⁛ Notre société valorise la force, la résilience et la performance, souvent au détriment de la vulnérabilité. Pourtant, c’est dans nos fragilités que se nichent souvent nos plus grandes forces.

→En reconnaissant et en respectant la vulnérabilité (la nôtre et celle des autres), nous honorons la nécessité du soin, du lien et de l’interdépendance.

→ En laissant une place aux moments de doute, de fatigue, de tristesse, nous permettons une approche plus humaine et authentique du bien-être.

→ En nous reconnectant à la nature, en prenant le temps d’observer, de ressentir et d’honorer ce qui nous entoure, nous manifestons notre attachement au vivant et à tout ce qui nous dépasse.

◈ Dans cette approche, la vulnérabilité n’est pas une faiblesse, mais un espace d’accueil, de transformation et de connexion. La cultiver vise à désamorcer un système qui veut nous insensibiliser et nous rendre invincible.

Vers une éthique du bien-être fondée sur la douceur et la bienveillance

⁛ Faire douceur, ce n’est pas seulement une posture individuelle, c’est aussi un choix politique. Dans un monde qui nous pousse à aller vite, à être performants, à nous optimiser en permanence, choisir la douceur est un acte de résistance.

C’est un engagement envers un rapport au corps, à la santé et à la transformation qui ne repose pas sur la contrainte mais sur l’écoute et l’adaptation.

C’est reconnaître que le bien-être ne peut être pensé uniquement à l’échelle individuelle, mais qu’il nécessite des conditions de vie justes et soutenantes.

C’est une invitation à créer des espaces où la douceur n’est pas perçue comme un luxe mais comme une nécessité.

Et si nous faisions de la douceur un principe fondateur de nos pratiques, de nos relations, et de notre manière d’être au monde ?
✓ La douceur nous invite à cheminer vers l’harmonie, plutôt que de nous épuiser à préserver un équilibre fragile. À l’image d’une note de musique qui naît sous les doigts du musicien et résonne comme un dialogue entre soi et le monde, elle peut s’élever en une harmonie collective lorsqu’elle se tisse avec d’autres au sein d’un orchestre.

III. Inclusion, bientraitance et respect de l’autre dans le prendre soin

1. Un espace accessible, accueillant et respectueux

Accueillir toutes les identités et conditions de vie

⁛ L’inclusion n’est pas un simple principe affiché, mais une pratique concrète qui façonne mon approche.

Chaque individu, quelle que soit son identité, son parcours ou ses particularités, a sa place.

Cela signifie accueillir et respecter :
Les identités de genre et orientations sexuelles : LGBTQIA+, personnes non-genrées, non-binaires, intersexes, asexuelles…
Toutes les religions et croyances : sans hiérarchie ni exclusion.

Tous les âges et morphologies : sans discrimination ni standards préétablis.
Toutes les conditions de santé : qu’elles soient physiques, psychiques ou chroniques.

→L’inclusion n’est pas une simple tolérance, c’est un engagement actif à créer un espace où chacun peut se sentir en sécurité, légitime et reconnu.

Une inclusion active, incarnée et inconditionnelle des corps

⁛ Dans mon approche, l’inclusion ne se limite pas à une déclaration de principe : c’est une pratique concrète, vivante, située, et sans condition.

Elle ne s’arrête pas au seuil des identités mais s’étend aux corps, aux vécus, aux fragilités, aux douleurs et aux silences.

→ C’est une inclusion qui agit, qui interroge, qui transforme les espaces pour les rendre véritablement accueillants et ce notamment dans le milieu du bien-être et particulièrement du Yoga.

◆ Je m’engage donc à créer des espaces sécurisants, accessibles, non normés, où chacun·e peut venir avec l’ensemble de ce qu’iel est : son histoire, son rythme, ses résistances, ses douleurs et ses forces.

→ Des espaces où l’on peut jouir de son propre corps sans se censurer, sans s’inquiéter d’une transpiration, d’un bourrelet, d’un souffle court, d’un soupir, d’un rire ou d’une larme.

↪ Comme l’exprime si bien Camille Teste, c’est une inclusion qui pense les personnes et leurs corps dans leurs réalités multiples : “des corps fétichisés, exotisés, objectifiés, rendus menaçants par l’imaginaire colonial, harcelés, violés, frappés, en transition, en rééducation, en rémission, sous traitement, en sevrage,

en guerre contre eux-mêmes, endeuillés, fatigués par la vie, par les deuils, les violences, les luttes, qui donnent, qui portent, qui ont accouché, vieilli, souffert, été oubliés, épuisés par les normes, les injonctions, la productivité, la performance, abîmés par la grossophobie, la violence médicale, le validisme. Des corps marqués par les rides, les poils, les cicatrices, les chairs vivantes.”

◆ Je reconnais que s’autoriser à exister pleinement dans son corps, à respirer, à bouger, à ressentir, à s’exprimer, demande parfois du courage. Et qu’il n’y a pas de “bons” ou “mauvais” corps. Tous les corps sont dignes d’accueil, de soin et de considération.

◆ Je veux faire de mes espaces des lieux où l’on peut venir sans masque, sans filtre, sans avoir à performer un idéal de bien-être ou de santé. Des lieux où les colères, les tristesses, les doutes, les hontes et les fatigues ont aussi leur place, sans jugement.

↪ Être inclusif·ve, ce n’est pas juste “laisser entrer tout le monde” : c’est repenser les pratiques pour qu’elles ne excluent plus, même inconsciemment. C’est accepter d’être déplacé·e, bousculé·e, de se remettre en question en tant qu’intervenant·e. C’est aussi accepter qu’un espace ne sera jamais neutre, mais qu’il peut être habité avec douceur, vigilance et engagement.

2. Une posture d’accueil : non-jugement et non-culpabilisation

Pas d’obligation à réussir, à guérir, à transformer

⁛ Dans mon approche, nul besoin de prouver sa douleur, de justifier son parcours ou de performer son bien-être.

→ Je m’engage à accueillir chaque personne dans sa globalité, avec ce qu’elle est, ce qu’elle traverse et ce qu’elle ressent, sans attente, sans hiérarchie de légitimité, sans pression à se transformer ou à aller mieux à tout prix.
Le soin n’est pas une récompense de la performance.

↪ Dans notre société, la valeur d’une personne est souvent conditionnée à sa capacité à produire, à avancer rapidement. On félicite les personnes “courageuses”, “combattantes”, et on invisibilise ou culpabilise celles qui fléchissent, qui peinent, qui stagnent.

◈ Il n’est pas nécessaire d’être « fort·e », « assidu·e », « motivé·e »,« positif·ve », « courageux » ou de « s’accrocher à tout prix » pour mériter du soin et du respect.

Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise manière de vivre son expérience, que ce soit dans la maladie, la douleur, le bien-être ou le cheminement personnel. Chaque ressenti, chaque parcours est légitime, et personne n’a à se justifier de ce qu’il traverse ni de la manière dont il y fait face. Être en souffrance ne devrait jamais être synonyme d’échec, ni de faute. On n’a pas à être héroïque, ni à se transformer pour avoir le droit à la douceur.

Un espace pour déposer, pas pour performer

⁛ Dans les accompagnements que je propose, rien n’est exigé, tout est accueilli : les doutes, les arrêts, les refus, les résistances, les larmes, les silences, les régressions. Je ne valorise pas les personnes parce qu’elles “progressent”, je les accompagne parce qu’elles existent, ici, maintenant, avec ce qu’elles sont et ce qu’elles vivent.

→ Il n’y a aucune obligation à guérir, à transformer, à changer, ni à réussir.

→ Dans mes espaces, chaque personne peut être pleinement elle-même. On peut être vulnérable sans être fragile, avoir mal, sans culpabilité, exister sans avoir à s’améliorer.

C’est un engagement contre les injonctions
Je rejette toutes les injonctions au bonheur, à la résilience, à l’optimisme, au développement personnel, à l’autodiscipline, à la transformation permanente. Ces discours, bien qu’habillés de bienveillance, peuvent écraser davantage que soutenir, surtout dans les contextes de maladie, d’infertilité, de douleur chronique ou de grande fatigue.
Le bien-être ne se mesure pas : il se ressent, s’explore, se construit pas à pas, et parfois il se suspend. Et c’est très bien ainsi.

De la non-nuisance à la bientraitance : un engagement actif

⁛ Dans le domaine du soin et de l’accompagnement, le principe fondamental du « Primum non nocere » (D’abord, ne pas nuire) guide toute pratique éthique. Cela implique de ne pas exploiter une relation professionnelle à des fins personnelles, religieuses, sectaires, mercantiles ou politiques, de ne pas exercer de relation d’emprise, et de ne pas profiter de la vulnérabilité des personnes accompagnées.

→ Mais au-delà de l’absence de nuisance, je m’engage à une posture de bientraitance.

↪ La bientraitance ne se limite pas à éviter la maltraitance ou à faire preuve de bienveillance, elle suppose une démarche active et réflexive, où la relation de soin est pensée comme un espace de respect, de dignité et d’écoute des besoins spécifiques de chacun.e.

Cet engagement implique :
Un accompagnement respectueux et sur-mesure, qui prend en compte les singularités et les parcours de vie.
Une vigilance constante vis-à-vis des rapports de pouvoir, pour ne jamais imposer une vision extérieure aux personnes accompagnées.
Une attention aux mots et aux discours, pour éviter toute forme de culpabilisation, d’injonction ou de minimisation des vécus.
Un cadre sécurisant et bienveillant, qui permet aux personnes de s’exprimer et d’exister pleinement, sans jugement ni pression.

La bientraitance est un processus dynamique qui nécessite une adaptation continue, une remise en question régulière et une écoute fine des besoins exprimés et non exprimés. Elle s’ancre dans une éthique du « care », où le soin est conçu comme une responsabilité partagée et un droit fondamental, et non comme une charge individuelle ou une quête de performance.

IV. Une pédagogie du partage et de l’accompagnement vers l’expérimentation et l’émancipation

1. Une transmission vivante : entre partage, expérimentation et co-apprentissage

Partager les savoirs c’est enrichir, relier, faire circuler, transformer

⁛ Dans notre société, l’échange est souvent pensé comme une transaction marchande où l’un donne et l’autre reçoit en compensation. Mais la transmission des savoirs ne suit pas cette logique : partager une connaissance ne prive pas celui qui la transmet, et enrichit celui qui l’apprend. Ainsi, transmettre une idée, une pratique ou un outil, ce n’est pas perdre, mais faire croître un bien commun.

◈ Partager un savoir, ce n’est pas en être dépossédé, c’est l’enrichir de la manière dont il sera compris, utilisé, transformé par l’autre.

Le savoir ne se consomme pas, il se partage et se multiplie. Ce n’est pas une propriété, mais un bien vivant, en mouvement, co-créé et partagé.

↪ Comme l’illustre la réflexion de Michel Serres :
« Si tu as un pain et moi un euro, et que j’utilise mon euro pour acheter ton pain, à la fin de l’échange, j’aurai le pain et toi l’euro. Cela semble être un équilibre parfait, mais purement matériel. »
« Maintenant, imagine que tu possèdes un poème de Verlaine ou que tu connais le théorème de Pythagore, et que moi, je ne connais rien de tout cela. Si tu me les enseignes, à la fin de cet échange, j’aurai appris le poème et le théorème, mais tu continueras à les posséder également. Dans ce cas, il ne s’agit pas seulement d’un équilibre, mais d’une véritable croissance. »

→ C’est pourquoi je considère chaque interaction comme une co-construction, un tissage de connaissances et d’expériences. Ma posture est résolument horizontale : je ne “détiens” pas le savoir, je facilite son partage et sa circulation. Les personnes que j’accompagne, les équipes avec qui je collabore, les contextes dans lesquels j’interviens me nourrissent autant que je les nourris. J’apprends en transmettant. Je me transforme en partageant.

Cela suppose :
✓ D’accueillir tous les types de savoirs : universitaires, intuitifs, pratiques, sensibles, culturels, situés, patients…
✓ De créer des espaces de transmission horizontale, où chaque expérience est une ressource précieuse.
✓ De valoriser les allers-retours entre pratique et théorie, pour ajuster sans cesse mes approches et rester à l’écoute du réel.
✓ De cultiver une veille active, une curiosité permanente, et une remise en question continue de mes outils.
✓ De favoriser une pédagogie souple, vivante et adaptable, où chacun s’approprie les outils selon son parcours.
✓ L’accès au savoir ne doit pas être limité ou privatisé, mais partagé librement pour favoriser la croissance collective.

◈ L’apprentissage n’est pas un empilement figé de contenus : c’est une matière vivante, mouvante, contextuelle, tout comme la transmission ! Chaque personne qui apprend peut à son tour transmettre.

Croiser les savoirs pour construire des savoirs plus inclusifs, ouverts et contextualisés

⁛ Avant de transmettre je prends le temps de comprendre, questionner, contextualiser, je m’informe, je lis, je confronte les idées, je me forme et j’expérimente. Je ne propose jamais un outil sans en avoir compris le fondement, testé les effets, et envisagé les usages selon différents contextes. Pour moi, transmettre ce n’est pas “déverser” un savoir : c’est rendre accessible, concret, ajustable, utilisable en le reliant à des réalités vécues.

→Je ne cherche pas à incarner une posture d’autorité ou de supériorité intellectuelle. Je ne sais pas tout, et c’est aussi ce que je transmets. Ainsi lorsqu’une question dépasse mes connaissances, je l’admets, et je vais chercher des réponses fiables et pertinentes en mobilisant mes ressources, mes connaissances et mes outils, ou en orientant vers une tierce personne si besoin.

Personne ne détient toutes les réponses, et prétendre l’inverse reviendrait à alimenter une posture de supériorité qui n’a pas sa place dans ma démarche. Admettre ses limites, chercher, douter, se tromper, changer d’avis : ce sont des composantes fondamentales d’un savoir vivant.

↪ Je m’oppose à l’idée d’un savoir hiérarchique, figé ou exclusif. Ma démarche repose sur une épistémologie pluraliste : croiser les perspectives, relier les disciplines, articuler les regards. Car c’est dans l’intersection des savoirs que se construisent des pratiques plus justes, nuancées et adaptées à la complexité des vécus.

↪ Cela implique de :
Déconstruire les cloisons entre disciplines : biologie, psychologie, anthropologie, philosophie, éducation, yoga, sociologie, etc.
Faire dialoguer savoirs académiques et savoirs situés, pour mieux répondre aux enjeux spécifiques de santé, de genre, d’inégalités ou de parcours de vie.
Refuser les “vérités uniques” au profit de regards complémentaires, critiques et évolutifs.

→ Je crois que l’inclusion passe aussi par l’inclusion des connaissances. Un accompagnement n’est jamais universel ou neutre : il est toujours situé. Pour être pertinent, il doit tenir compte des réalités sociales, culturelles, économiques, corporelles, psychiques, politiques. C’est ce que je m’efforce de faire dans ma posture pédagogique : relier, ouvrir, contextualiser.

◈ Un savoir est inclusif quand il tient compte des voix qu’on n’entend pas, des corps qu’on ne regarde pas, des parcours qu’on ne comprend pas.

◈ Transmettre, pour moi, c’est inviter à se relier à soi, aux autres et au monde, à travers une connaissance qui ne se veut pas absolue mais réflexive, située et transformable.

2. Une pédagogie de l’autonomie, du discernement et de l’appropriation

Offrir des clés, pas des recettes

⁛ En tant qu’accompagnante et transmettrice de savoirs, de pratiques et d’outils, ma posture éducative repose sur une approche bienveillante, horizontale et émancipatrice. Mon objectif n’est pas simplement d’enseigner ou de diffuser des connaissances, mais d’offrir un cadre qui favorise l’appropriation, l’autonomie et l’esprit critique.

↪ Mon objectif n’est jamais de proposer un “protocole magique”, mais d’outiller les personnes pour qu’elles puissent construire leur propre chemin et donc de transmettre sans enfermer. J’ouvre des pistes, je partage des outils, mais je n’impose aucun cadre rigide.

✓ La transmission ne doit pas être une imposition de savoirs, mais une invitation à explorer et s’approprier ce qui résonne avec son propre parcours. Chacun·e est libre d’adapter, de refuser, de détourner ce qui ne lui convient pas.

→ Je défends l’idée que le savoir doit être approprié pour devenir libérateur, et non appliqué mécaniquement ou suivi aveuglément.

Cela implique :
✓ De refuser les normes rigides et les modèles uniques.
✓ De valoriser l’exploration, les essais-erreurs, les ajustements personnels.
✓ D’accompagner l’adaptation en fonction des contextes de vie, des capacités, des besoins.
Partager sans contraindre, offrir (sans imposer) des outils diversifiés et non des solutions toutes faites
D’encourager la prise de décision éclairée : chacun doit pouvoir mobiliser ses propres ressources et ajuster les pratiques à sa réalité.

Un savoir est vivant lorsqu’il peut être approprié, transformé, intégré, réinterprété.

Encourager le discernement et la pensée critique

⁛ Dans un monde saturé d’injonctions, de méthodes toutes faites et de “solutions miracle”, il me semble essentiel d’outiller les personnes à penser par elles-mêmes. L’un des axes fondamentaux de ma démarche est d’encourager la réflexion personnelle et de cultiver le discernement critique.

→ Un apprentissage efficace ne consiste pas à suivre aveuglément un protocole. Le bien-être ne s’obtient pas par une série d’actions appliqués mécaniquement, mais par une compréhension approfondie et une expérimentation adaptée.

Développer un discernement critique, c’est :
✓ Apprendre à à contextualiser les outils et analyser les pratiques, plutôt que les appliquer passivement
✓ Comprendre la portée, les limites, les indications et les contre-indications des pratiques proposées.
✓ Ne pas reproduire des schémas appris sans les interroger.
✓ Savoir choisir ce qui est juste pour soi, ici et maintenant, et remettre en question si besoin.

Créer un espace d’apprentissage véritablement émancipateur, c’est offrir un cadre bienveillant et sécurisé, non jugeant et non culpabilisant où chaque personne peut se sentir libre d’apprendre à son rythme, de dire non, d’interroger, de proposer, de se tromper.

Valoriser l’expérimentation et la liberté d’adaptation, c’est :
✓ Refuser les modèles rigides et reconnaître la pluralité des parcours.
Créer un espace d’exploration : chacun teste, se trompe, modifie et intègre selon son ressenti.
Accompagner dans la construction d’un bien-être adapté aux réalités individuelles.
✓ Prendre en compte la singularité de chaque apprenant et respecter son rythme, ses besoins et ses limites.

↪ Il ne s’agit pas seulement d’apprendre quoi penser, mais d’acquérir des outils pour apprendre à penser et à s’adapter.

Enjeu clé : Un cadre pédagogique efficace est un cadre où l’apprentissage est un processus vivant, adaptable et respectueux de chaque trajectoire.

3. Une posture d’accompagnement horizontale, bienveillante et autonome

Redéfinir les rôles dans l’accompagnement

⁛L’accompagnement que je propose repose sur une posture horizontale, où l’échange est au centre et où chacun est reconnu comme acteur de son propre parcours.

◈ Il ne s’agit pas de guider en imposant une direction, mais d’ouvrir des perspectives, d’offrir des outils et de soutenir l’autonomie dans le respect de chaque singularité.

↪ Dans ma pratique, je refuse toute posture hiérarchique ou descendante. Je ne cherche pas à « sauver » ou « réparer », mais à être un soutien actif et respectueux.
Aider → implique une relation déséquilibrée, où l’un « donne » et l’autre « reçoit ».
Servir → consiste à offrir un soutien sans domination ni condescendance.

Faciliter → permet de créer des conditions favorables pour rendre les choses possibles sans intervention directe sur les choix
Guider → signifie montrer des options, tout en laissant la liberté de choisir.
Accompagner → c’est être présent à côté, sans précéder ni imposer quelque soit le chemin choisi.

↪ Mon rôle est donc de servir pour soutenir par l’écoute, la présence et l’accueil, d’être facilitatrice si les conditions nécessitent d’être adaptées, d’avoir une posture de guidance et d’accompagnement pour ouvrir des possibles et montrer la pluralité des chemins possibles, non d’imposer un chemin.

Je ne peux pas porter quelqu’un sur mes épaules, ni tirer quelqu’un de force vers un chemin que je juge meilleur. En revanche, je peux apprendre à quelqu’un à se servir de ses jambes, de ses roues ou de ses ailes, être présente s’iel a besoin de soutien, mais je n’impose ni direction ni rythme.

Prendre soin : un processus essentiel et multidimensionnel

⁛ Prendre soin de soi même, c’est se donner du temps, reconstruire le lien à soi et aux autres, reconnaître ses besoins et y répondre avec bienveillance. Prendre soin de soi même, c’est aussi demander à quelqu’un de le faire ou laisser faire quand on en a besoin. Prendre soin est au cœur des accompagnements que je met en œuvre.

Je peux intervenir donc à plusieurs niveaux, en étant dans le “care” par l’attention, le soin et la sollicitude, mais je peux aussi vous apprendre à mieux prendre soin de vous même.

◈Les besoins d’une personne en quête de soin de soi, à soi, pour soi sont multiples :
Besoins émotionnels et existentiels : être écouté, compris, reconnu dans sa singularité.
Besoins cognitifs : savoir, comprendre, mettre en œuvre des solutions adaptées.
Besoins d’adaptation : apprendre à vivre avec la maladie ou avec des réalités qui évoluent.
Besoins de l’entourage : car le soutien ne se limite pas à l’individu, mais s’étend à ses proches.

↪ L’accompagnement vise à libérer, et non à contraindre ou rendre dépendant de celui-ci. Il s’agit au contraire d’accéder à plus d’autonomie, d’aider chacun à reprendre du pouvoir sur son corps et son parcours, à retrouver une forme de maîtrise qui ne soit ni rigide ni imposée.

Pour cela, il convient de :
Valoriser l’autonomie : permettre à chacun de reprendre du pouvoir sur son parcours selon ses propres repères
Encourager l’esprit critique : donner des outils pour comprendre et faire des choix conscients.
Garantir le consentement et la liberté d’action et de choix : toute démarche doit être respectueuse du rythme et des besoins de chacun
Développer la capacité d’adaptation : apprendre à reconnaître ses limites, mobiliser ses ressources et ajuster son parcours en fonction de ses besoins réels

↪ Encourager l’autonomie ne signifie pas laisser les individus seuls, livrés à eux-mêmes. L’émancipation passe aussi par la capacité à demander de l’aide, à recevoir du soutien et à reconnaître l’importance des liens humains dans le processus de soin. C’est un équilibre entre soi et le monde, entre écoute et expression, entre repos et action.