Mes formations
diplômes
savoirs et compétences

Ma pratique repose sur une posture réflexive et épistémologique, c’est-à-dire une capacité à interroger les fondements, la construction et la légitimité des savoirs que je mobilise. Dans un contexte où mes métiers — yoga thérapeute, patiente partenaire, accompagnante — ne sont généralement pas clairement délimités ou réglementés, il m’a paru indispensable de construire une cohérence intellectuelle et éthique forte, qui garantisse la rigueur, la lisibilité et la sécurité de mes interventions.

Je ne me contente pas de juxtaposer des compétences : je m’attache à comprendre les ancrages théoriques, scientifiques, historiques et culturels des pratiques que je propose. Cette démarche de croisement des savoirs (académiques, professionnels, patients, expérientiels) me permet de développer une approche intégrative, où la psychologie de la santé dialogue avec le yoga, où la cognition incarnée éclaire la relation d’aide, où les données probantes sont mises en regard des vécus, et où l’éthique oriente la méthode.

Mes différentes formations ne sont pas des cases cloisonnées : elles constituent un système de références interdépendantes, un tissu de compétences au service de l’humain, du soin, de la prévention et de l’émancipation.

C’est pourquoi je ne revendique pas un intitulé unique, ni une expertise figée : je construis une pratique vivante, critique et située, qui évolue au fil de mes apprentissages, de mes lectures, de mes formations de mes collaborations, de mes supervisions et de mon ancrage dans la réalité des personnes que j’accompagne. Cette démarche reflète une vision du partenariat en santé et de l’accompagnement qui repose sur une co-construction des savoirs, où les expériences de vie et les interactions humaines sont autant de terrains d’apprentissage.

En structurant cette réflexion autour des compétences psychosociales, de la vivrologie et de la démarche épistémologique, mon objectif est de proposer une approche globale du soin et de l’accompagnement, qui intègre à la fois les réalités du vécu, les outils issus de la formation et les capacités humaines d’adaptation et de transformation.

Ma trajectoire d’apprentissage

Une démarche de formation continue, évolutive et choisie

⁛ Mon parcours ne s’inscrit pas dans une logique linéaire, ni dans un empilement de diplômes en vue d’exercer un métier précis. Chaque formation que j’ai entreprise répondait avant tout à une curiosité intellectuelle, à un besoin existentiel de mieux comprendre le monde et de mieux y vivre. J’ai toujours étudié en parallèle de petits boulots qui finançaient mon indépendance, et c’est peut-être cette précarité autant que cette liberté qui m’ont permis de construire un chemin à part.

J’ai également su saisir et suivre les opportunités rencontrées sur mon chemin, en acceptant de sortir des cadres linéaires pour tisser un parcours vivant, évolutif et profondément cohérent. Je n’ai fait, au fond, que tirer sur différents fils de ce qui me mettait en mouvement, en me laissant guider par mon intuition, par le réel, et par une volonté d’agir à la fois de manière incarnée et collective. Ma démarche de formation continue est ainsi à l’image de ma pratique : évolutive, ancrée, nourrie de sens et ouverte à ce que la vie propose.

Une articulation vivante des savoirs

⁛ Dans ma pratique et mon engagement en tant que patiente partenaire, accompagnante et yoga thérapeute, j’intègre différents types de savoirs afin de construire une approche intégrative, holistique, rigoureuse et adaptée aux besoins des personnes accompagnées.

Ce n’est pas tel diplôme qui me donne le droit de faire telle chose. Mon approche ne se fonde pas sur des étiquettes figées, mais sur une transversalité des apprentissages et des savoirs hybridés. Chaque sujet étudié m’a permis d’enrichir les autres, et de fortifier ma réflexion.

Ainsi ma démarche professionnelle n’est pas figée dans un cadre prédéfini : elle est vouée à évoluer en permanence au gré des expériences, des échanges et des apprentissages. Elle reflète une vision du partenariat en santé et de l’accompagnement qui repose sur une co-construction des savoirs, où les expériences de vie et les interactions humaines sont autant de terrains d’apprentissage.

En structurant cette réflexion autour des compétences psychosociales, de la vivrologie et de la démarche épistémologique, mon objectif est de proposer une approche globale du soin et de l’accompagnement, qui intègre à la fois les réalités du vécu, les outils issus de la formation et les capacités humaines d’adaptation et de transformation.

Cette réflexion épistémologique, questionne la construction et la légitimité des savoirs mobilisés, dans une articulation cohérente de liens tissés entre :
Les savoirs académiques et théoriques, issus de mes études universitaires (biologie, santé, psychologie de la santé…), qui fournissent une rigueur théorique et scientifique à ma pratique. Ainsi que l’ensemble des connaissances apprises et cultivées grâce à la lecture active quotidienne.

Les savoirs professionnels, expérimentés sur le terrain (gestion de projet, enseignement, animation, création, organisation, accompagnements…) au travers de mes nombreuses expériences variées dans le milieu associatif, sportif, en santé, en écologie et dans le bien-être.

Les savoirs expérientiels, qui émergent de mon vécu personnel et de mon cheminement face aux défis que la vie impose — comme la maladie chronique, le handicap, l’infertilité — mais aussi à travers le lien social, l’expérimentation, l’aventure ou encore les démarches de soin. Ils se nourrissent également des nombreuses rencontres qui ont jalonné mon parcours, des récits partagés, des espaces de parole vécus et des expériences traversées collectivement.

Les savoirs patients, construits à partir du partage d’expérience et de la mise en commun des connaissances issues du vécu de la maladie. Ils me permettent une compréhension fine des réalités du parcours de soins et du quotidien des patientes et la transformation en compétences mobilisables dans le soin, l’accompagnement, la formation.

Les compétences transversales et pratiques, développées tout au long de mon parcours, notamment dans l’intégration de ces différents savoirs et dans la structuration d’une approche adaptée aux spécificités des personnes accompagnées. Il peut s’agir de l’adaptabilité, l’écoute, la pensée critique, la pédagogie, la médiation, la créativité ou encore la capacité à relier des domaines hétérogènes.

En savoir plus

Créer ce que j’aurai voulu trouver

⁛ Tout au long de ce parcours, j’ai ressenti l’envie de créer ce que j’aurais aimé trouver moi-même : un accompagnement intégratif qui soit à la fois ancré, sensible, rigoureux, inclusif et profondément humain.

Je conçois mes cadres de pratiques et outils d’accompagnement comme des systèmes vivants : organisés, clairs, construits à partir de sources fiables, mais toujours ouverts à l’évolution, au réajustement, à la mise en perspective avec les réalités de terrain.

Cette démarche me permet d’adopter une posture réflexive et critique, en interrogeant en permanence la pertinence et l’évolution des outils et connaissances mobilisés. Elle s’inscrit également dans une éthique et une déontologie que je formalise, afin d’encadrer ma pratique dans un domaine non réglementé.

En construisant cette légitimité sur des bases structurées et en la mettant en lien avec les recherches actuelles, j’espère contribuer à une meilleure reconnaissance des savoirs pluriels et à leur articulation avec les approches de soin conventionnelles.

Des pratiques ancrées dans la rigueur scientifique

⁛ Mes formations universitaires m’ont dotée d’une solide culture scientifique et d’une compréhension fine de la démarche de recherche, que je mobilise aujourd’hui dans l’ensemble de ma pratique.

→ En biologie, j’ai appris à raisonner à partir de modèles expérimentaux, à observer avec précision, à formuler des hypothèses, à les tester, et à analyser les résultats avec un regard critique. Cela m’a transmis une discipline intellectuelle rigoureuse, qui m’aide à trier, hiérarchiser, et questionner les données que je rencontre dans les domaines de la santé, du soin ou de l’environnement.

→ En psychologie, la formation à la recherche en sciences humaines et sociales, aux statistiques, aux méthodes qualitatives et quantitatives, m’a permis de développer une capacité de lecture critique des études, notamment sur la validité des protocoles, l’analyse des biais, la pertinence des résultats, ou encore la reproductibilité. Cela me permet de mobiliser les connaissances de manière pertinente, contextualisée et adaptée, sans m’en remettre aveuglément à des données déconnectées de la réalité du terrain ou des vécus individuels.

J’utilise ces compétences pour :
Évaluer la qualité et la fiabilité des sources scientifiques que je consulte (recherches biomédicales, études cliniques, publications en psychologie ou sciences sociales, etc.) ;
✓ Mettre en perspective les résultats scientifiques avec les réalités de terrain, les vécus des patients et les savoirs situés ;
Actualiser continuellement mes connaissances par une veille critique et sélective ;
Contribuer à la co-construction de savoirs dans des projets en croisant les apports empiriques et théoriques.

Cette démarche me permet d’articuler rigueur scientifique, éthique du doute et ouverture aux savoirs pluriels, sans tomber dans les excès de scientisme ou de relativisme, et d’asseoir ma légitimité dans des pratiques encore peu reconnues.

Mes formations et diplômes

Je suis actuellement en formation de DU partenariat en santé que je termine en juin 2025, je poursuis le module 2 de la formation de yoga pour jeune public en juin, ainsi que des spécialités en yoga thérapie durant l’été 2025. Je débute un DU “Coordination de parcours de santé complexe” en septembre 2025 avec la faculté de médecine de Montpellier.

Licence de biologie

Etudes universitaires bac+3

Diplôme obtenu : Licence complète
Durée : Environ 600h/an, hors travail personnel, stage de 150h. Soit 1950h,
Période de formation : Entre 2008 et 2012.
Lieu : L1 et L2 Université de Cergy pontoise, L3 Université de Nîmes, Stage IRD de Montpellier
Apports pour la pratique actuelle
◆ Fondations solides en biologie et compréhension rigoureuse du fonctionnement du corps humain à travers des enseignements en biologie, biochimie, anatomie, physiologie et neurosciences. Ces connaissances me permettent aujourd’hui de mieux appréhender les mécanismes en jeu dans les troubles de santé, notamment dans le cadre des pathologies chroniques, inflammatoire ou liées à des déséquilibres systémiques.
Formation rigoureuse à la démarche scientifique, à l’analyse de données et à la construction du raisonnement scientifique. J’ai développé une capacité à évaluer la qualité des sources, à contextualiser les résultats de recherche, et à mobiliser ces savoirs avec discernement et sens critique dans ma pratique d’accompagnement.
Acquisition d’une culture scientifique interdisciplinaire avec une vision systémique du vivant et de la santé, en intégrant les interactions complexes entre les niveaux cellulaire, organique et environnemental, avec le vécu, les déterminants sociaux, et culturels.
Spécialisation de licence 3 en sciences de l’environnement, centrée sur l’étude des risques environnementaux (pollutions agricoles, industrielles, qualité de l’eau et des sols). Cette approche m’a permis de comprendre les liens entre environnement, écosystèmes et santé humaine, et nourrit aujourd’hui mon engagement en santé environnementale, notamment via des accompagnements en éco-gestes, prévention des perturbateurs endocriniens ou hygiène de vie domestique
Compétence en vulgarisation scientifique et pédagogie : Les savoirs acquis dans ce cursus me permettent aujourd’hui de traduire et transmettre des connaissances biologiques complexes de manière accessible, notamment dans mes accompagnements et actions d’éducation à la santé et à l’environnement.

Licence de management des structures de sport et de loisirs

Etudes universitaires bac+3

Diplôme obtenu : Licence complète, diplôme universitaire bac+3.
Durée : 600h d’enseignement + 900h en entreprise hors travail perso en L3.
Période de formation : En 2013-2014
Lieu : IUT de Nîmes, Université de Montpellier, Stage à l’UCPA de Port-camargue
Apports pour la pratique actuelle
◆ Acquisition de savoirs en management et ressources humaines, finance, comptabilité, droit du sport et du travail, communication, marketing, et compréhension des cadres juridiques et législatifs.
◆ Compétences solides gestion de projet, coordination d’activités, planification et organisation logistique, Cette base me permet aujourd’hui de concevoir et structurer des projets éducatifs, préventifs et thérapeutiques de manière rigoureuse, du cadre initial jusqu’à la mise en œuvre concrète.
Maîtrise des dynamiques de groupe, du travail en équipe pluridisciplinaire et de la gestion humaine dans des contextes variés, compétences indispensables à mes activités d’animation d’ateliers, de co-construction en partenariat avec d’autres professionnel·les, et de coordination de parcours ou de dispositifs en santé.
◆ Fondement pour le développement de séjours et d’activités physiques pour le bien-être, de projets collectifs en santé intégrative, d’ateliers transversaux mêlant pédagogie, activité physique douce et prévention. Cette formation a ainsi constitué un tremplin vers mes pratiques actuelles à la croisée de l’éducation, du soin et du collectif.

Licence de psychologie

Diplôme obtenu : DEUG (L1 + L2) (je n’ai pu assister aux examens terminaux de L3 à cause de ma santé instable)
Durée :530h/an d’enseignements hors travail personnel, et stage d’une durée de 150h,
Période de formation : Entre 2021 et 2024
Lieu : Université de Paris 8, IED, Stage au CHU de Montpellier (services clinique du motoneurone, cancérologie de la femme, et gynécologie)
Apports pour la pratique actuelle
Fondations solides en psychologie humaine, acquises à travers l’étude des grands champs disciplinaires (psychologie cognitive, sociale, clinique, développementale, différentielle et neuropsychologie), me permettant de mieux appréhender les fonctionnements psychiques, les comportements, les émotions et les dynamiques relationnelles dans une approche globale et contextualisée.
Formation en psychologie clinique et psychopathologie, avec un travail approfondi sur la posture d’écoute, les principes de l’entretien clinique, la compréhension des troubles mentaux et l’analyse des grandes classifications internationales (CIM-11, DSM). Cela soutient aujourd’hui ma capacité à accueillir la parole, les vécus complexes et les vulnérabilités psychiques des personnes accompagnées.
Approfondissement de la neurophysiologie du stress, de la douleur, des émotions et du traumatisme, qui nourrit ma lecture des symptômes et permet de mieux comprendre les liens entre corps, psychisme et environnement.
Psychologie de la santé : étude des mécanismes d’adaptation à la maladie, du vécu de la maladie, des stratégies d’ajustement et des processus de résilience. Ces enseignements renforcent la pertinence de mes accompagnements dans les parcours de soin, les troubles chroniques, le handicap ou les réalités de la vie avec une pathologie longue durée.
Connaissance des grands courants de pensée et des formes d’accompagnement psychologique (approches psychanalytique, comportementale, cognitivo-comportementale, humaniste, systémique, etc.), qui enrichit ma capacité à y puiser des outils adaptés à différentes sensibilités et à adapter mes postures d’accompagnement sans dogmatisme dans une démarche de psychologie intégrative.
Formation en méthodologie scientifique, notamment en statistiques appliquées aux sciences humaines, conception de projets de recherche, analyse critique d’articles.
Ouverture sur les sciences de l’éducation et la pédagogie, Cela nourrit mes pratiques pédagogiques (en ETP, yoga, ateliers ou transmission) et m’aide à concevoir des outils éducatifs accessibles, structurés et adaptés à la diversité des publics.
Intégration du vécu subjectif dans l’accompagnement thérapeutique : la psychologie m’a apporté une capacité à accueillir l’histoire singulière de chacun et à ne pas réduire une souffrance à un symptôme, mais à la remettre en contexte, dans une posture humaniste et non pathologisante.
Pensée systémique et interactionnelle utile notamment pour comprendre les contextes dans lesquels émergent ou persistent certaines souffrances.

DU Partenariat en santé (et ETP)

Etudes universitaires hors nomenclature

Diplôme obtenu : DU (juillet 2025)
Durée : 84h hors travail personnel + interventions en ETP et co-enseignement.
Période de formation : En 2024-2025
Lieu : Université de médecine de Montpellier
Apports pour la pratique actuelle
Appropriation du cadre institutionnel et législatif du partenariat en santé, en lien avec les politiques publiques de santé, la démocratie sanitaire, et la reconnaissance du rôle des patients partenaires au sein du système de soin. Cette compréhension me permet de situer mes interventions dans une logique de transformation structurelle du système de santé, en lien avec les enjeux actuels d’accessibilité, d’équité et de reconnaissance des savoirs dits “profanes”.
Approfondissement théorique et pratique des savoirs patients, à travers une formation centrée sur leur légitimité, leurs caractéristiques, leurs modalités d’élaboration (individuelle, collective, réflexive) et leur mobilisation dans le soin. Ce travail alimente ma posture réflexive dans la relation d’accompagnement, me permettant d’intervenir de manière ajustée, éthique et critique dans des dispositifs de soin ou d’éducation.
Renforcement des compétences pédagogiques, éducatives et de co-construction des ateliers et programmes d’ETP et d’analyse des retours d’expérience et des dynamiques de groupe. Cela enrichit ma capacité à concevoir, animer ou évaluer des parcours et des outils éducatifs en santé.
Capacité à intervenir dans des projets de recherche, des formations professionnelles ou universitaires, en apportant une expertise située et une lecture critique du soin basée sur l’expérience vécue de la maladie. Cela me permet de participer activement à l’évolution des pratiques professionnelles et à la reconnaissance des savoirs patients dans les espaces de formation et de recherche.

Formation de Yoga thérapie

Formation professionnelle Qualiopi

Diplôme obtenu : Professeure de yoga thérapeutique spécialisée dans la santé de la femme et de l’homme.
Durée : 80h d’enseignements, et 160h de travail personnel
Période de formation : En 2022
Lieu : Fédération Green Yoga
Cette formation fait partie d’un cursus complet en yoga thérapie. Après avoir validé le module “Santé de la femme et de l’homme”, je prévois de poursuivre avec les modules “Gestion du stress et des longues maladies” ainsi que “Pathologies ostéo-articulaires et digestives” dans une logique de formation continue et d’enrichissement progressif de mes accompagnements.
Apports pour la pratique actuelle
Approche intégrative et holistique de la santé, centrée sur l’articulation entre les outils du yoga (postures, respirations, méditation, relaxation, visualisation, travail corporel et énergétique), les besoins spécifiques de la personne en lien avec son état de santé et sa prise en charge en médecine conventionnelle Cette formation a consolidé ma posture d’accompagnante en santé intégrative, centrée sur la personne dans sa globalité : corps, souffle, esprit, mode de vie, émotions et environnement. Elle m’offre des repères pour adapter avec finesse les outils du yoga et de la psychologie de la santé aux pathologies chroniques et troubles fonctionnels. La yoga thérapie s’inscrit dans une perspective de soin complémentaire, non substitutif, respectant les diagnostics et traitements en cours. Ma pratique actuelle s’inscrit dans cette logique de cohérence et de coopération interprofessionnelle, en lien avec les professionnels de santé et les recommandations scientifiques existantes.
Connaissances approfondies sur les troubles gynécologiques et hormonaux, en particulier liés à la santé menstruelle, à l’endométriose, à l’adénomyose, aux troubles du cycle, au SOPK, à l’infertilité, troubles digestifs, douleurs chroniques, à la ménopause…. J’y ai acquis des protocoles spécifiques et adaptés à des pathologies ou troubles, que je complète dans ma pratique par mes connaissances biomédicales, mes savoirs patients, mes recherchers et mes retours d’expérience avec les personnes accompagnées.
Compétences d’observation, d’analyse et de construction de séances personnalisées, à partir d’un bilan individualisé, en tenant compte des symptômes, des contre-indications, des capacités physiques, de l’analyse des limitations fonctionnelles, du niveau d’énergie et du vécu de la personne accompagnée.
Développement d’une posture de soutien à l’autonomie : la yoga thérapie insiste sur l’importance de transmettre des outils que la personne pourra s’approprier et intégrer dans son quotidien, au-delà des séances, dans une logique d’auto-soin, d’écoute de soi et de transformation durable de la relation au corps.
Maîtrise de l’utilisation de nombreux matériels de yoga thérapeutique : bolsters, briques, coussins, couvertures, zafus, chaises, balles, sangles… Ces outils me permettent d’adapter finement les postures aux limitations physiques, douleurs, fatigues ou handicaps, tout en facilitant la détente, le relâchement ou la précision des alignements, ou en accentuant certains effets thérapeutiques.
Développement d’une posture d’écoute et d’accompagnement sensible, respectueuse du rythme et des ressentis de la personne. L’approche de la yoga thérapie me permet d’accompagner des personnes vivant avec une maladie chronique, des douleurs persistantes ou une fatigue profonde, sans leur imposer un modèle mais en les soutenant dans la reprise de pouvoir sur leur santé.
Approfondissement de la dimension psychologique du yoga thérapie, à la croisée entre psychologie moderne et philosophie et sagesse du yoga : défusion des pensées, mental, observation de soi, acceptation, résilience, pleine conscience. L’approche ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement), aujourd’hui largement reconnue en psychologie contemporaine et en médecine, intègre d’ailleurs de nombreux principes issus du yoga et des traditions orientales, ce qui témoigne de leur actualité, de leur puissance transformatrice et de leur influence croissante sur la santé mentale et émotionnelle.

Formation de Yoga pré et post natal

Formation professionnelle Qualiopi

Diplôme obtenu : Professeure de yoga pré et post natal
Durée : 85h d’enseignements, et 106h de travail personnel,
Période de formation : En 2023
Lieu : Fédération Green Yoga
Apports pour la pratique actuelle
Approfondissement de la physiologie de la grossesse et du post-partum, avec une compréhension fine des différentes étapes (pré-conception, trimestres de grossesse, accouchement, récupération postnatale) et de leurs implications physiques, hormonales, émotionnelles et psychiques. Ces connaissances me permettent de proposer des accompagnements adaptés aux besoins spécifiques de chaque période, dans le respect du corps et du vécu de la personne.
Acquisition de compétences pour l’adaptation des pratiques posturales, respiratoires et méditatives aux différentes étapes du parcours périnatal. J’ai appris à proposer des pratiques sécurisées, modulables, tenant compte des contre-indications médicales, des douleurs éventuelles, du niveau d’énergie et du vécu émotionnel.
Soutien global aux transformations corporelles, identitaires et relationnelles vécues autour de la maternité. La formation m’a permis de développer une approche sensible et holistique du yoga périnatal, qui intègre les dimensions psychocorporelles, symboliques, affectives et sociales de ce moment de vie.
Capacité à accompagner des parcours pluriels, y compris les grossesses médicalement assistées (PMA), les parcours d’infertilité, les vécus complexes, les accouchements difficiles, les dépressions post-partum ou les deuils périnataux. J’ai acquis des outils pour soutenir les femmes et les couples avec douceur et présence, sans injonctions.
Renforcement de ma posture d’accompagnante en santé reproductive, avec une approche inclusive, respectueuse des choix, des identités et des vécus. Cela me permet d’intervenir aussi bien dans une visée préventive, éducative que thérapeutique, en lien avec d’autres professionnels de santé ou structures ressources.
Création de contenus et de séances thématiques, en individuel ou en groupe, autour de la préparation corporelle et mentale à l’accouchement, de la récupération postnatale, du lien parent-enfant, ou encore du soutien émotionnel des mères dans leur quotidien.

Formation de Yoga pour jeunes publics

Formation professionnelle Qualiopi

Diplôme obtenu : Module 1, Professeure de Yoga pour jeunes publics : bébés, enfants, adolescentes
Durée : 75h d’enseignements, et 65h de travail personnel, en 2024 (module 1)
Période de formation : En 2024 (Module 2 en juin 2025)
Lieu : Fédération Green Yoga
Apports pour la pratique actuelle
◆ Transmission du yoga adaptée aux jeunes publics, avec une méthodologie structurée et évolutive selon les tranches d’âge (de la petite enfance à l’adolescence), permettant de répondre aux besoins spécifiques liés au développement moteur, émotionnel, cognitif et relationnel des enfants et des adolescents.
Création de séances ludiques, sensorielles et interactives, mobilisant une grande variété d’outils pédagogiques et créatifs (histoires, jeux, chants, respirations imagées, dessins, rituels, etc.) pour favoriser l’engagement, l’exploration corporelle et le plaisir d’apprendre.
Développement des compétences psychosociales dès l’enfance : conscience de soi, régulation émotionnelle, attention, confiance, communication bienveillante, coopération, empathie, esprit critique… Cette approche fait du yoga un véritable levier éducatif, au service de l’épanouissement global de l’enfant.
Approche inclusive et ajustée, prenant en compte les rythmes, capacités, particularités et besoins spécifiques des enfants (troubles de l’attention, hypersensibilité, troubles moteurs ou neurodéveloppementaux…), avec une attention portée à la sécurité affective et corporelle dans la pratique.
Apprentissage de postures, respirations, relaxations et visualisations adaptées à chaque âge, dans une logique de progression. Ces outils peuvent ensuite être transférés dans le quotidien de l’enfant, à l’école, à la maison, dans la gestion de ses émotions ou de son stress.
◆ Cette formation m’a également permis de renouveler ma vision du yoga, traditionnellement transmis dans une logique de développement intérieur individuel, centré sur soi-même, notamment dans les cours collectifs pour adultes. Elle m’a ouvert à une dimension profondément relationnelle et collective du yoga : non plus uniquement comme outil d’introspection, mais aussi comme pratique éducative de groupe, orientée vers la co-construction, la confiance, l’écoute, la co-régulation et la valorisation du collectif.
◆ J’y ai découvert de nouvelles manières de penser l’espace de pratique comme un espace de socialisation, d’entraide et d’inclusion, ce qui enrichit mes approches adultes dans les séances de groupe ou les accompagnements familiaux. Cette approche résonne fortement avec mes engagements éducatifs et de transmission, en proposant un yoga vivant, accessible, joyeux, profondément connecté au monde réel et aux enjeux du développement humain dès le plus jeune âge.

Formation “The science of Well being”

Formation libre, non diplômante ou certifiante

Durée : 19h
Période de formation : En 2020
Lieu : Coursera, formation de Laurie Santos (université de Yale)
Apports pour la pratique actuelle
◆ Approche scientifique du bien-être psychologique (neurosciences, psychologie positive).
◆ Outils concrets de promotion du bien-être validés empiriquement.
◆ Renforcement de la dimension éducative et vulgarisation scientifique.
◆ Ressources de développement des compétences psychosociales

Formation de management positif

Formation non diplômante

Durée : 32h
Période de formation : En 2019
Lieu : Formation interne en entreprise
Apports pour la pratique actuelle
◆ Compétences en management bienveillant, en communication non violente et en dynamique de groupe.
◆ Intégration d’une posture de facilitation dans les accompagnements collectifs.
◆ Base pour créer des espaces de coopération et de soutien.

MOOC Endométriose

Formation libre, non diplômante

Durée : 10h
Période de formation : En 2021
Lieu : Pédagogie numérique en santé
Apports pour la pratique actuelle
Vision des connaissances et méconnaissances médicales et scientifiques sur l’endométriose : mécanismes physiopathologiques, diagnostics, traitements, parcours de soins. J’ai néanmoins été en mesure de porter un regard critique de part mes connaissances sur l’obsolescence et la fausseté de certaines informations véhiculées pourtant dans le cadre d’une formation officielle.
Meilleure compréhension des enjeux systémiques liés à la prise en charge : retards de diagnostic, complexité des parcours, besoins d’une approche pluridisciplinaire.
Renforcement de ma posture de patiente partenaire spécialisée en endométriose, avec une connaissance fine des référentiels actuels, facilitant le dialogue avec les soignants et les structures.

Formation Comprendre et accompagner les Douleurs Pelvi-Périnéales Chroniques

Formation libre, non diplômante

Durée : 9h
Période de formation : En 2023
Lieu : Convergences PP, Nîmes
Apports pour la pratique actuelle
Enrichissement de mes connaissances cliniques et thérapeutiques sur les douleurs pelvi-périnéales chroniques, leurs causes, manifestations et approches de prise en charge.
Approfondissement des liens entre douleur chronique, vécu corporel, psychisme et parcours de soin, dans une logique bio-psycho-sociale.
Connaissance actualisée des approches médicales, paramédicales et complémentaires, en particulier pour les femmes vivant avec une endométriose, une adénomyose, une vulvodynie, un syndrome de congestion pelvienne ou d’autres douleurs complexes.

Formation Endométriose, Se former pour réagir

Formation libre, non diplômante

Durée : 9h
Période de formation : En 2025
Lieu : Endoccitanie, Toulouse
Apports pour la pratique actuelle
Mieux comprendre les attentes et les dynamiques institutionnelles liées à la structuration des parcours de soins et de la prise en charge de l’endométriose dans le cadre régional et national.
Approfondissement de ma connaissance des réseaux, des dispositifs territoriaux et des acteurs institutionnels engagés dans la prise en charge
Identification des enjeux et les défis actuels autour de la mise en œuvre concrète du parcours de soins endométriose (coordination, accessibilité, continuité des soins) et de la prise en charge des personnes (possibilités thérapeutiques, contraintes etc.)
Affiner ma posture de patiente partenaire, en prenant en compte l’état des connaissances scientifiques partagées en formation des professionnel·les de santé

Intégration des savoirs et compétences

Savoirs théoriques, transversaux et expérientiels

Savoirs théoriques → Une base de connaissances solide et évolutive

⁛ Mes savoirs théoriques sont les fondations de ma pratique. Ils proviennent :
De mes formations universitaires et professionnelles : études en biologie, psychologie, yoga thérapie, éducation thérapeutique du patient…
De mes apprentissages autodirigés et intégratifs complémentaires.

Mon approche ne repose pas uniquement sur des formations institutionnelles, mais aussi sur une dynamique d’autoformation et de recherche personnelle, qui me permet d’élargir et d’affiner continuellement mes savoirs et compétences.
Des centaines d’heures de lecture, de recherches, d’écoute de podcasts, de conférences, ont ainsi nourri ma pensée, ma compréhension et mes compétences. Ce processus m’a permis d’explorer de nombreux sujets au-delà de mes formations, de découvrir des travaux récents, des analyses approfondies et de me former avec une liberté que ne permet aucun cadre académique figé.

Cela inclut :
L’autoformation continue : actualisation des connaissances scientifiques et médicales, suivi de conférences, apprentissage autonome via des ressources académiques et scientifique, des centaines d’heures de lectures approfondies, d’écoute de podcasts etc. ont nourri ma pensée, ma compréhension et mes compétences.
L’exploration interdisciplinaire : sélectionner des concepts et des approches issus du yoga, de la psychologie, des sciences sociales et des médecines intégratives et les croiser dans une pratique concrète.
La mise en pratique et l’expérimentation : tester et ajuster les outils et concepts en fonction des retours du terrain et des expériences vécues.
L’otium, un temps libre de maturation intellectuelle et intérieure : une opportunité d’exploration qui dépasse les cadres des formations conventionnelles. Là où le développement personnel classique tend à nourrir une quête d’optimisation individuelle, l’otium peut être un levier pour devenir une meilleure personne ET un meilleur citoyen. Ce principe rejoint l’idée “d’intériorité citoyenne« , portée par Thomas d’Ansembourg, qui propose de lier travail intérieur et engagement pour le bien commun. Dans une logique contraire aux valeurs du capitalisme et du néolibéralisme, il ne s’agit pas de s’améliorer pour être plus performant ou plus compétitif, mais pour mieux interagir avec les autres et contribuer à une transformation collective et non voué à la seule amélioration individuelle.
Les savoirs partagés : Je me suis enrichie de tous les savoirs partagés par les personnes que j’ai rencontrées au fil de mon existence et que j’ai su accueillir : qu’il s’agisse de récits de vie, de témoignages, de partage de savoirs pratiques, expérientiels etc. Ils nourrissent ma réflexion et ma pratique.

Ce que cela apporte
Une approche structurée, argumentée et ancrée sur des bases solides, issues de référentiels fiables et validés, garantissant la rigueur et la pertinence des outils proposés. Ces fondations sont ensuite enrichies, affinées et transformées par une exploration continue, intégrant des savoirs nouveaux, des approches complémentaires et des perspectives élargies. Puis grâce à une posture réflexive, à la prise de recul et à la maturation des idées, émergent des ajustements progressifs. Les sources de réflexion variées me permettent d’éviter un enfermement dans un cadre rigide.

Savoir-faire → Une application concrète et adaptée

⁛Les savoirs théoriques seuls ne suffisent pas : ils doivent être mis en pratique avec justesse et discernement.

Mon savoir-faire se traduit par :
La capacité à adapter les connaissances aux réalités du terrain : ajuster les outils en fonction des besoins spécifiques des patients et des professionnels.
L’animation de formations, de groupes et d’espaces d’échange : transmission pédagogique des savoirs, construction de supports adaptés, animation des échanges…
L’accompagnement individualisé et collectif : mise en œuvre de techniques issues du yoga, de la psychologie et des sciences de la santé pour soutenir l’autonomie et le bien-être.
L’interdisciplinarité et le travail en collaboration : création de ponts entre les professionnels de santé, les patients et les acteurs du soin.

Ce que cela apporte : Une capacité à transformer la théorie en actions concrètes et adaptées aux besoins réels des personnes accompagnées.

Savoir-être → Une posture éthique et relationnelle essentielle

⁛ Le savoir-être est fondamental pour mobiliser avec justesse mes savoirs et mes savoir-faire. Il est au cœur de ma posture d’accompagnement et de partenariat en santé.

Mes principes clés :
Écoute active et bienveillance : accueillir chaque personne avec respect et sans jugement.
Humilité et posture de co-apprentissage : reconnaître que chacun est expert de son vécu et que l’échange enrichit les deux parties.
Respect du consentement et de l’autonomie : accompagner sans imposer, permettre des choix libres et éclairés.
Engagement éthique et rigueur : agir avec responsabilité et cohérence, en respectant les cadres professionnels et institutionnels.
Posture réflexive et critique : analyser ma pratique, prendre du recul, ajuster mes interventions en fonction des retours et des évolutions des savoirs.

↪ Ce que cela apporte : Une qualité relationnelle qui permet un accompagnement juste, respectueux et efficace.

Les compétences → L’intégration des trois dimensions dans un contexte donné

⁛ Les compétences résultent de l’articulation fluide et adaptée des savoirs, du savoir-faire et du savoir-être dans un environnement spécifique.

Mes compétences s’expriment notamment à travers :
L’accompagnement en santé : prise en charge globale et personnalisée des personnes concernées.
L’enseignement et la transmission : conception de programmes pédagogiques et formation de professionnels.
L’analyse et la mise en œuvre de projets de santé : structuration d’outils pour améliorer la démocratie en santé et le partenariat en santé par exemple.
L’animation et la facilitation de groupes : gestion de dynamiques collectives, création d’espaces d’échange.
La recherche et l’innovation en santé : capacité à relier différentes disciplines pour développer de nouvelles approches.

Ce que cela apporte : Une capacité d’adaptation et d’innovation pour répondre aux défis du bien-être et de la santé de manière pertinente et efficace.

Les compétences transversales→ Une approche élargie et interdisciplinaire

⁛ Certaines compétences, bien qu’acquises dans un domaine particulier, sont transférables et applicables dans plusieurs contextes :
Capacité d’analyse et de synthèse: extraire l’essentiel des connaissances, les relier entre elles et les rendre accessibles.
Gestion de projet et coordination structurer des démarches de soin, d’accompagnement ou de formation en intégrant divers acteurs etc.
Pédagogie et transmission: vulgariser des concepts complexes, adapter le contenu au public concerné et créer des outils pédagogiques adaptés.
Pensée critique et réflexive: interroger les savoirs établis, confronter différentes perspectives et affiner les pratiques.

Savoirs patients→ Une construction dynamique et située

⁛ Le concept de savoirs patients a été structuré par plusieurs chercheurs, dont Olivia Gross, Thievenaz, Tourette-Turgis et Borkman, afin de reconnaître la pluralité et la richesse des connaissances issues de l’expérience de la maladie et du parcours de soins.

Il est essentiel de différencier les savoirs expérientiels des véritables savoirs patients. Vivre une maladie ne suffit pas à transformer cette expérience en savoir structuré. Il faut un travail de prise de conscience, de distanciation et de transmission, qui permet au patient de dépasser son vécu personnel pour le rendre utile à d’autres et au système de santé.

Les savoirs patients ne sont ni des savoirs scientifiques, ni des savoirs purement intuitifs : ils sont pragmatiques, situés et en constante évolution.

Savoirs patients

Définition et caractéristiques des savoirs patients

Une vérité issue de l’expérience vécue
Borkman (1976) distingue les savoirs patients des savoirs scientifiques en expliquant que :
« Les savoirs patients sont une vérité apprise par l’expérience personnelle d’un phénomène, plutôt qu’une vérité acquise à travers un raisonnement discursif, une observation extérieure ou une réflexion sur des informations fournies. »

↪ Ce sont donc des savoirs « de l’épreuve », qui naissent du vécu intime, mais qui nécessitent une élaboration active pour devenir des savoirs transmissibles et exploitables.

Un processus de construction et de structuration
Les savoirs patients ne sont pas donnés d’emblée : ils se construisent à travers un cheminement personnel et collectif.

Un long travail de :
Prise de conscience de son propre savoir.
Questionnement et analyse de son expérience.
Prise de distance et réévaluation du vécu, pour l’enrichir d’une vision plus large.
Transmission et structuration au contact d’autres patients et professionnels.
↪ Gross et Gagnayre (2017) montrent que ces savoirs ne sont pas isolés, mais s’inscrivent dans une dynamique d’apprentissage et d’échange entre pairs.

Les différentes catégories de savoirs patients (Gross & Gagnayre, 2017)

Les savoirs patients sont pluriels et peuvent être classés selon quatre niveaux, qui correspondent chacun à une forme spécifique de pouvoir d’agir (empowerment) :

Les savoirs implicites : pouvoir d’agir sur soi
✓ Basés sur les savoirs de l’épreuve, la confrontation intime avec la maladie et la vulnérabilité.
✓ Processus d’auto-régulation et d’adaptation, pour vivre au mieux avec la maladie.
✓ Un travail personnel sur sa propre santé (savoirs empiriques fonctionnels).

Vision auto-normative de la santé : le patient apprend à gérer par lui-même sa condition, mais ces savoirs restent souvent tacites et peu transmissibles.

Les savoirs explicites : pouvoir d’agir sur autrui
✓ Structuration et formalisation des savoirs issus du vécu.
✓ Capacité à transmettre efficacement ces savoirs (pair-aidance, éducation thérapeutique, témoignage structuré).
✓ Passage de l’auto-adaptation à l’hétéro-adaptation : influence sur les autres patients ou sur les professionnels.

Exemple : un patient qui apprend à communiquer son savoir pour accompagner d’autres malades dans leur parcours.

Les savoirs situés : pouvoir d’agir sur le monde
✓ Conscience que la maladie et le soin sont influencés par des facteurs sociaux, politiques et institutionnels.
✓ Expérience collective de l’épreuve → mise en commun des savoirs et structuration d’un discours critique.
✓ Utilisation de ces savoirs pour faire évoluer le système de santé (associations, plaidoyer, engagement citoyen).

Freire parle ici de conscientisation : comprendre que son expérience individuelle s’inscrit dans un cadre plus large et peut contribuer à un changement sociétal.

Les savoirs experts : pouvoir d’agir sur les choses
✓ Intégration et articulation des savoirs patients avec les savoirs scientifiques et médicaux.
✓ Développement d’une posture critique et constructive face au système de soins.
✓ Capacité à dialoguer avec les professionnels et à participer à la co-construction des politiques de santé.

Ce sont les savoirs mobilisés dans le cadre du partenariat en santé : le patient devient un acteur du système, aux côtés des soignants.

Savoirs patients vs savoirs expérientiels : un passage nécessaire

↪ Tous les patients vivent une maladie, mais tous ne développent pas des savoirs patients structurés.

Savoirs expérientielsSavoirs patients
Individuels et subjectifsPartagés et structurés

Situés dans le vécu immédiat
Construits avec du recul
Peu formalisésTransmissibles et mobilisables

Fonctionnels (pour soi)
Applicables à une communauté (pour les autres)


↪L’expérience seule ne suffit pas à faire émerger un savoir patient. Il faut un processus d’élaboration, de partage et de mise en perspective.

Vers une approche systémique du partenariat en santé

Les savoirs patients prennent tout leur sens dans une vision systémique du partenariat, qui repose sur trois niveaux d’intégration :

Niveau micro (relation patient-soignant)
✓ Intégration des savoirs patients dans les décisions médicales et le parcours de soins individuel.
✓ Le patient devient acteur de sa prise en charge, en complémentarité avec l’équipe soignante.

Niveau méso (organisations de soins : hôpitaux, CPTS, MSP)
✓ Implication des patients dans la co-construction des dispositifs de santé (éducation thérapeutique, protocoles de soins, organisation des parcours).
✓ Valorisation du rôle de patient partenaire dans les structures de soins.

Niveau macro (politiques de santé et transformation des systèmes de soins)
✓ Participation des patients à l’élaboration des politiques de santé (comités d’usagers, recherche en santé, concertation avec les institutions).
✓ Promotion d’une approche plus participative et équitable du système de soins.

Le patient n’est plus seulement un « bénéficiaire » du soin, mais un acteur du système de santé à part entière.

Points clés des savoirs patients

Les savoirs patients sont des savoirs construits, qui dépassent l’expérience individuelle pour devenir transmissibles et mobilisables.
Ils évoluent du pouvoir d’agir sur soi vers le pouvoir d’agir sur les autres et sur le système de soins.
Ils permettent de structurer une approche plus horizontale du soin, où les patients deviennent des acteurs du système de santé.
Le partenariat en santé repose sur une intégration des savoirs patients aux côtés des savoirs médicaux et scientifiques.

Compétences psychosociales

Les compétences psychosociales au cœur de ma démarche et de mon positionnement

⁛ Dans ma pratique et ma démarche épistémologique, les compétences psychosociales occupent une place centrale. Elles sont essentielles pour accompagner avec justesse, mais aussi pour traverser soi-même des épreuves complexes, qu’elles soient liées à la maladie chronique, aux bouleversements de vie comme l’infertilité, ou aux expériences professionnelles et personnelles qui façonnent la capacité d’adaptation et de résilience.

↪ Les compétences psychosociales sont définies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme l’ensemble des capacités permettant de gérer efficacement les exigences et défis du quotidien.

« Les CPS constituent un ensemble cohérent et inter-relié de capacités psychologiques (cognitives, émotionnelles et sociales), impliquant des connaissances, des processus intrapsychiques et des comportements spécifiques,

qui permettent d’augmenter l’autonomisation et le pouvoir d’agir (empowerment), de maintenir un état de bien-être psychique, de favoriser un fonctionnement individuel optimal et de développer des interactions constructives. » Santé publique France.

Elles se déclinent en trois grandes catégories :
Les compétences cognitives : savoir analyser, résoudre des problèmes, développer un esprit critique.
Les compétences émotionnelles : comprendre et réguler ses émotions, développer l’estime de soi et l’empathie.
Les compétences sociales : communiquer, interagir avec les autres, gérer les conflits, coopérer et s’adapter aux dynamiques de groupe.

Tableau des CPS – Santé publique France

Un développement ancré dans mon parcours de vie

⁛ Ces compétences ne sont pas uniquement des outils théoriques : elles se développent et se renforcent à travers les expériences de vie. Mon parcours personnel et professionnel m’a confrontée à des situations qui ont nécessité d’activer et d’affiner ces capacités, à la fois dans un processus personnel d’adaptation et de résilience, et dans une démarche d’accompagnement des autres.

La maladie chronique et l’expérience du soin : un apprentissage de l’adaptation et de la résilience

⁛ Vivre avec une maladie chronique, subir des hospitalisations répétées ou faire face à des réalités comme l’infertilité implique un travail psychique profond, qui mobilise plusieurs compétences psychosociales :
L’adaptabilité et la gestion du changement : la nécessité d’accepter un état de santé fluctuant, de s’ajuster aux traitements et à leurs effets.
La gestion des émotions et du stress : apprendre à composer avec l’anxiété liée à l’incertitude médicale, la douleur et les contraintes du quotidien.

L’affirmation et la communication efficace : savoir exprimer ses besoins face aux soignants, au système de santé, mais aussi aux proches.
L’intelligence émotionnelle et l’empathie : comprendre ses propres réactions et celles des autres face à la souffrance et à la maladie.

Cette expérience de la « vivrologie », ou du « travail de la maladie » (Pédinielli), m’a permis de développer une vision élargie et plus nuancée du soin et de l’accompagnement, où la prise en charge ne repose pas seulement sur une approche médicale, mais aussi sur une compréhension fine des enjeux psychiques, sociaux et existentiels liés à la maladie.

Le travail en immersion à l’UCPA : un apprentissage de la dynamique humaine et de la gestion des relations

⁛ Mon expérience professionnelle à l’UCPA, où je vivais sur mon lieu de travail au sein d’un collectif mêlant client·es, collaborateur·ices et hiérarchie, a été une véritable école de gestion humaine et d’adaptation sociale. Cette immersion constante a mobilisé et forgé des compétences psychosociales essentielles :
La communication et la gestion des interactions : apprendre à naviguer entre différents registres relationnels (professionnels, personnels, hiérarchiques) dans un même cadre de vie.
La coopération et la gestion des conflits : cohabiter et travailler avec des équipes aux dynamiques variées, ajuster son positionnement en fonction des enjeux collectifs.
L’intelligence situationnelle : percevoir les besoins des autres, adapter sa posture selon les contextes (écoute active, médiation, leadership collaboratif).
La gestion du stress et de la charge mentale : savoir poser des limites dans un environnement où la frontière entre vie privée et professionnelle est quasi inexistante.

Cette expérience a consolidé ma capacité à évoluer dans des espaces de collaboration et d’interactions humaines complexes, un atout fondamental pour comprendre les dynamiques de groupe, les jeux de pouvoir et les mécanismes relationnels, tant dans les milieux professionnels que dans l’accompagnement des patient·es et des soignant·es.

Toutefois, cette expérience a également été un terrain d’apprentissage intense quant à la gestion de la maladie chronique dans un environnement où il est impossible de la cacher. Travailler en immersion signifiait devoir composer avec la douleur, la fatigue, les traitements, la PMA, tout en maintenant un rythme exigeant et une disponibilité constante. Il n’était pas possible de dissimuler les symptômes ou de compartimenter la vie professionnelle et la réalité physique du corps malade.

Cela impliquait de travailler malgré des crises douloureuses, de tenir bon après une fausse couche, d’avancer malgré l’épuisement, jusqu’au point de rupture parfois, jusqu’au malaise. Cette exposition forcée à la maladie, dans un cadre où la performance et l’engagement étaient attendus en toutes circonstances à toute heure du jour ou de la nuit, a mis en lumière les tensions entre la vulnérabilité et l’injonction à tenir et être en représentation coûte que coûte.

Ce contexte a aussi révélé la manière dont la maladie peut être utilisée contre soi dans le monde du travail : tantôt tolérée lorsque cela arrange l’organisation, surtout dans une structure comme l’UCPA qui met en avant l’inclusion pour valoriser son image institutionnelle et sociale auprès du public; tantôt pointée du doigt comme un obstacle ou un poids. Apprendre à naviguer dans ces contradictions a été une épreuve, mais aussi une leçon sur les dynamiques de pouvoir, la nécessité de poser des limites et l’importance de défendre une approche du travail qui prenne en compte la réalité des corps et des parcours.

Compétences psychosociales et démarche épistémologique

⁛ Mon approche épistémologique repose sur une construction progressive et intégrative des savoirs :
◆ Loin d’une posture uniquement académique, je relie les savoirs théoriques, professionnels et expérientiels à une analyse critique des dynamiques humaines et du vécu de la maladie.
◆ Ma capacité d’adaptation et de résilience, développée au fil de ces expériences, alimente ma manière d’accompagner, en veillant à ne pas imposer de modèles rigides mais en permettant à chacun de trouver ses propres ressources.
◆ En intégrant les compétences psychosociales dans ma réflexion sur l’accompagnement, je favorise une approche qui ne se limite pas à une transmission de savoirs, mais qui permet de développer des capacités d’action, d’analyse et de transformation pour les personnes accompagnées.